Edito #5 et sommaire

Unedu5.jpgLe numéro d'automne (n°5) de Lutopik est bouclé. Vous pourrez retrouver dans ce numéro un dossier consacré à l’agriculture biologique et son changement d’échelle. Certains de nos lecteurs se rappelleront sans doute qu’il n’y a pas si longtemps que ça, le bio n’était perçu que comme un repère d’illuminés par la majorité des agriculteurs et des consommateurs. Il est aujourd’hui aux portes du marché de masse et son développement est encouragé par les autorités politiques. Avec une certaine contradiction et la volonté de peser davantage sur le marché alimentaire, le secteur se rapproche dangereusement des méthodes industrielles. Une frange issue des mouvements pionniers de l’agriculture biologique continue cependant de défendre l’idée que le bio pourrait être à la base d’un profond changement social et agricole.

Marinaleda : la transmission d'une utopie

marina1.jpgPetit village andalou de 2.770 habitants, Marinaleda tente depuis 35 ans de maintenir un système politique, social et économique qui place l’intérêt de ses citoyens au cœur des décisions. Tout l’enjeu pour le village aujourd’hui est de savoir si les anciens arriveront à transmettre cette utopie à la nouvelle génération de Marinalediens qui n’a pas connu d’autre modèle que celui-ci.

Faire l’école à la maison

education.jpgL’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est. Lorsque les enfants ou les parents n’y trouvent pas leur compte, il y a une solution : faire l’école à la maison. 

Pour les parents qui choisissent de faire l’école à la maison, il s’agit le plus souvent de respecter le rythme de l’enfant ou de le soustraire à une institution dans laquelle il a rencontré des problèmes. Mais on trouve aussi des parents qui estiment que l’école n’est pas assez rigoureuse, des familles qui voyagent ou qui habitent loin d’une école, des motivations religieuses, des enfants handicapés qui n’ont pas pu obtenir de place dans un établissement, etc.

Du rire aux armes

clown.gifPour certains activistes, rigoler et militer ne sont pas deux choses incompatibles, bien au contraire ! Des clowns engagés aux actions ironiques du collectif Sauvons les Riches, le rire est l’arme de nombreux militants qui l’utilisent pour médiatiser leurs actions, déstabiliser l’adversaire et, ce qui ne gâche rien, mettre un peu de joie dans leur vie.

Le camion, notre maison !

davsommaire3.jpgA 32 ans, David a presque 15 ans de vie sur les routes derrière lui. Cueillettes, manutention, restauration, il a exercé des dizaines de métiers un peu partout dans le monde. « Cette vie de traveler, c’est ce qu’il y a de plus beau mais aussi de plus dur », estime-t-il. 

Rouler groupés pour peser

nevoyweb.jpgPour conserver le mode de vie nomade qui leur est si cher, certains voyageurs ont opté pour le déplacement en « grands passages », c'est-à-dire des convois qui peuvent compter jusqu’à 200 caravanes. Initiée par un mouvement religieux, cette organisation permet aux familles de se rassembler, mais aussi de peser au moment du stationnement, car les solutions restent rares. 

Des céréales en montagne

Cerealpage.gifDes bergers paysans relancent la culture des céréales dans le Jura, un territoire quasi exclusivement dédié aux vaches laitières. Recherche d’autonomie fourragère, production de pain, circuits courts et protection de la nature sont au cœur du projet.

Relancer la culture de céréales biologiques dans la montagne jurassienne, entre 840 et 1150 m d’altitude, tel est le pari que s’est lancé un petit groupe de paysans, bergers paysans et paysans boulangers. Si on cultivait des céréales de printemps à la fin du XVIIIème siècle dans le Haut-Doubs, le territoire est aujourd’hui dédié quasi exclusivement à la production laitière des vaches montbéliardes pour la fabrication du Comté. Diversifier l'agriculture en replantant des céréales fourragères ou panifiables est une entreprise qui répond à des besoins précis.

Rendez-vous manqués avec l’éducation populaire

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Malgré quelques tentatives, l’éducation populaire n’est jamais vraiment parvenue à trouver sa place. Pendant la Révolution française, Condorcet considérait que l'instruction ne devait pas « abandonner les individus au moment où ils sortent des écoles », mais « embrasser le système tout entier des connaissances humaines et assurer aux hommes, dans tous les âges de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances et d'en acquérir de nouvelles ». Après notre article "panser l'éducation populaire", voici une brève histoire de l'éduc pop.

L’idéal d’une éducation permanente se heurte après la Révolution française aux catholiques et aux conservateurs, inquiets de la diffusion des idées des Lumières et de la montée du socialisme. L’Église bataille pour conserver son influence sur l’instruction et la loi Falloux de 1850 renforce son contrôle. Des cours de morale et de religion font leur apparition à l’école.

L'école de la bienveillance

srabhi.jpgApprentissage de la vie en groupe, initiation aux arts, respect du rythme de l’enfant… la Ferme des enfants offre depuis 15 ans à ses élèves un cadre idéal pour grandir sereinement, apprendre avec plaisir et devenir un adulte responsable et engagé.

Sur une colline ardéchoise, en bordure des Cévennes, se niche le Hameau des buis hébergeant une vingtaine d’habitants, en majorité des retraités. Au cœur de cet éco-village, la Ferme des enfants accueille 71 écoliers de la maternelle au collège. Sophie Rabhi l’a créée en 1999, pour expérimenter une « école de la bienveillance ». Aujourd’hui, ce lieu intergénérationnel attire de nombreuses familles en quête de convivialité, de sobriété heureuse et d’une éducation porteuse de valeurs qui sont les leurs.  

Les Voyageurs freinés par la loi

Legis.jpgLes Tsiganes auraient quitté l’Inde il y a plus d’un millénaire avant d’atteindre la France au XVe siècle. Bien accueillis au début, ils sont rapidement mis au ban de la société. Aujourd’hui encore, ils sont placés sous le régime d’un statut spécifique qui restreint leur liberté.

Confirmée à la fois par des études linguistiques et génétiques, l’origine indienne des Tsiganes ne fait plus guère de doutes. Selon une chronique datant du Xe siècle, ils auraient quitté, vers l’an 1000, la région du Sind, actuellement au Pakistan, pour répondre à l’appel d’un roi de Perse à la recherche de musiciens pour divertir ses sujets. Ne voulant pas devenir agriculteurs, ils se seraient ensuite progressivement éparpillés à travers le monde.

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