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Journaliste prise pour cible

Emma, journaliste à Radio Bip à Besançon, avait déjà perdu 40 % de son audition à cause d’une grenade dans une manifestation en 2016. Elle nous raconte les violences subies pendant la manifestation du 1er mai à Paris.

Avant de témoigner de mes « aventures » sur le terrain, je tiens à préciser que cette histoire n’est pas seulement la mienne. La question n’est pas de savoir si ma carte de presse devrait me protéger, mais bien pourquoi les CRS, et donc l’État, utilisent des moyens extrêmement violents contre ses propres citoyens.

Ce 1er mai 2018, je suis arrivée tôt place de la Bastille car je sais que la police met en place des barrages partout, et si l’on a le malheur d’avoir du sérum physiologique sur nous, on peut nous arrêter pour port de projectile. Mais j’ai trop d’expériences sur le terrain pour le laisser à la maison. J’avais toute ma panoplie de journaliste en manif : casque fluo siglé « TV - PRESSE », brassard presse, masque à gaz, lunettes de plongée étanches, chaussures de randonnée et protège-tibias pour me protéger des grenades, harnais de protection sur la poitrine contre les flash-balls, masque à gaz et surtout, bouchons pour les oreilles. Tout cela dans mon sac à dos. C’est encore assez incroyable pour moi de savoir qu’un tel équipement peut servir lors d’une manifestation à Paris.

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Communiqué de presse

L’information ne devrait pas être une marchandise, mais elle est de plus en plus sous la coupe des pouvoirs financiers et industriels. Pour faire vivre une presse libre, journalistes et citoyen•ne•s doivent inventer d’autres modèles économiques, émancipés de la publicité et des actionnaires.

Nous nous réjouissons donc d’apprendre que des personnalités des médias, de la culture, du spectacle et de la politique ont la volonté de créer un « nouveau média collaboratif, pluraliste, culturel et francophone, humaniste et antiraciste, féministe et pro LGBTI, écologiste et progressif », comme ils et elles l’expliquent dans une pétition.

Le chantier des aides à la presse

Critiqué depuis de longues années pour son inefficacité et son injustice, le système des aides à la presse est en pleine réforme. Pour le rendre plus crédible et réduire les coûts, le gouvernement envisage de supprimer la réduction du tarif postal pour les titres de divertissements, tandis que les aides directes seront plus accessibles aux publications qui contribuent au débat public.

Instaurées dès 1796 en France sous la forme d’un tarif postal privilégié, les aides publiques versées à la presse sont censées « favoriser la diffusion des idées et des faits pour mieux éclairer le citoyen dans ses choix politiques ». Aujourd’hui, leurs trois objectifs fixés par le ministère de la culture sont « le développement de la diffusion, la défense du pluralisme, et la modernisation et la diversification vers le multimédia des entreprises de presse ».

Quand le gouvernement ment, la rue rue

Mardi 14 juin, nous avons répondu à l’appel de la manifestation nationale contre la loi travail, à Paris. Étions-nous 80.000 personnes, comme le dit la police, ou 1 million, comme l’affirme la CGT ? Nous n’avons pas pu compter... Ce qui est sûr, c’est que nous étions nombreux, très nombreux. Pour avoir remonté tout le cortège, de la place d’Italie aux Invalides, soit 5,5 km, nous avons vu une foule dense sur presque tout le parcours, trottoirs compris.

Info en continu : faire vite, faire court

BFM TV nous a proposé de suivre une de leurs équipes présentes au procès du Carlton de Lille. Nous voulions tenter de comprendre comment les journalistes de ces chaînes d’info en continu alimentaient leurs canaux avec des interventions qui durent souvent entre quarante secondes et une minute trente.

Ces médias libres qui résistent

Les médias libres diffusent une information différente et plus variée que celle proposée par la presse dominante. Ses atouts résident dans son indépendance et sa proximité avec les gens, mais cette liberté se paie souvent au prix de la précarité.

Si l’information est un combat, les médias sont des armes et certains préfèrent les difficultés du maquis au confort du journalisme de marché. Cette résistance aux médias dominants représente des centaines de journaux, de sites Internet, de radios ou de télés associatives. Tous différents dans la forme, le ton et le fond, ils ont au moins une caractéristique commune : l’indépendance financière. Ces médias peuvent se prétendre libres parce qu’ils ne sont pas soumis aux pressions des grands patrons de presse et des annonceurs. Ils appartiennent à ceux qui les fabriquent et vivent grâce à ceux qui les lisent ou les soutiennent.

« Les journalistes produisent une banlieue hors-sol »

Interview - Jérôme Berthaut est sociologue des médias et auteur de La banlieue du « 20 heures » (éditions Agone, 2013). Ce livre est le résultat de plusieurs années passées en immersion au sein de la rédaction de France 2, afin de faire l’« ethnographie de la production d’un lieu commun journalistique » : le mauvais traitement de la banlieue dans les médias. Cet entretien a été réalisé en complément de l'article "La Révolte de la Villeneuve", tous deux parus dans notre dossier médias du numéro 7.

La révolte de la Villeneuve

En septembre 2013, un énième reportage stigmatisant le quartier grenoblois de La Villeneuve provoque la colère des habitants qui attaquent France 2 en justice pour diffamation. Une première dans la longue histoire des relations tendues entre banlieues et médias. 

Critique des médias : « Nous avons remporté des batailles, pas la grande victoire »

Journaliste et écrivain, Serge Halimi est directeur de la publication du Monde Diplomatique depuis 2008. Auteur de nombreux essais, il a notamment signé en 1997 Les Nouveaux Chiens de Garde, un livre qui dénonce les relations de connivence entre les pouvoirs politiques, économiques et médiatiques.

Pourquoi Sans Remède, l'histoire d'un journal

sans-remede.gifPar l'équipe de Sans Remède

L'objet de ce texte est moins de faire un état des lieux de la psychiatrie en France que d'expliquer pourquoi et pour qui nous avons créé Sans Remède. Nous saisissons cette occasion de raconter comment le pouvoir psychiatrique s'est imposé à nous, comment nous participons et faisons vivre ce journal, les rencontres et discussions qu'il suscite, nos réponses minimales mais nécessaires face à cette institution. Nous sommes bien conscients, évidemment, que la force de nos réponses n'est pas à la hauteur de la violence de la psychiatrie dans nos vies. Il est bien entendu aussi que ce n'est pas en quelques lignes que nous pourrons vous exposer l'ensemble des positionnements de Sans Remède nous vous renvoyons donc au journal lui-même dont tous les numéros sont téléchargeables sur sansremede.fr.