Notre-Dame-des-Landes

Envies de Commune à la ZAD

Les discussions sur l’avenir de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se font de plus en plus précises. Accords sur l’usage des terres, mises en place de structures collectives, réflexions sur les communs, etc. Habitantes et habitants, paysannes et paysans, voisines et voisins, amies ou amis, beaucoup se projettent dans l’avenir, pour imaginer ensemble ce que pourrait être la vie sur place une fois le projet d’aéroport enterré.

« À quand des prescripteurs pour récolter l’impôt ? » Éclats de rire sur les bancs de la cabane du Gourbi pour cette blague prononcée lors de la réunion hebdomadaire des habitants de la Zone à Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes. Parmi la quinzaine de personnes présentes ce soir là, tout juste éclairées par quelques bougies et lampes frontales, personne ne songe bien sûr sérieusement à instaurer une fiscalité. Pourtant, l’argent est une problématique qui reste à gérer collectivement : il s’agit d’éviter que la caisse commune ne se vide plus vite qu’elle ne se remplit. Des sous, il en faut par exemple pour imprimer le ZAD News, le journal local distribué dans la soixantaine de lieux habités de la zone, un outil essentiel de cohésion et d’information sur les décisions prises en assemblée, l’agenda, les débats en cours, etc. «  Il suffirait que chacun de nous donne 10 € par mois et on serait large. » Cette fois, l’affirmation semble satisfaire tout le monde, reste à concrétiser l’idée. C’est une anecdote, mais sans doute révélatrice de certains enjeux discutés sur ce territoire, « en lutte contre l’aéroport et son monde. » Ici s’expérimentent de nouvelles manières de vivre, avec une forte envie de « faire Commune. »

ZAD : Occuper pour résister

Depuis quelque temps, un mot revient souvent sur les lèvres et sur les murs : ZAD. Ces initiales signifient Zones d'Aménagement Différé, des secteurs où l’État souhaite acquérir des terres pour y implanter une infrastructure. Pour cela, il dispose d'un droit de préemption sur toutes les ventes. La plus célèbre des ZAD est Notre-Dame-des-Landes. Il y a quelques années, ceux qui occupaient là-bas des cabanes et des maisons ont réinventé l'acronyme. Pour beaucoup, ZAD signifie désormais Zone à défendre.

Les Naturalistes en lutte à Notre-Dame-des-Landes

« Pouvoir faire capoter le projet avec nos compétences, c'est intéressant ! ». Voilà sûrement ce qui unit les membres du collectif des « Naturalistes en Lutte », qui se battent les pieds dans l'eau contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces professionnels de la nature sillonnent cette zone « exceptionnelle » et savent en mesurer toute la richesse, « un reliquat de prairies naturelles et de landes humides, un milieu quasi disparu ». Les naturalistes ne se contentent pas de dire non au bétonnage de 2 200 ha encore préservé de l’industrialisation pour construire un aéroport, ils réalisent sur le terrain une contre-expertise à l'étude environnementale commandée par AGO-Vinci, le prestataire du projet.

40 ans à Notre-Dame-des-Landes, six mois sous l’œil des flics

Guy et Sylvette Menet ont retrouvé un calme tout relatif. Ce couple de retraités, qui habite sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes depuis plus de 40 ans, a subi de très près l'occupation policière pendant six mois. Depuis novembre 2012, les gendarmes mobiles bloquaient la circulation sur le carrefour de la Saulce, à deux pas de leur maison. Une cohabitation éprouvante qui a pris fin il y a quelques semaines.