Dechets

Biffins, les recycleurs précaires

Les biffins font les poubelles, où ils collectent ce qui peut encore servir, mais dont les autres ne veulent plus. Cette fonction sociale et environnementale de réemploi et de recyclage n’est pas reconnue, et les biffins s’exposent à la répression. Pour y remédier, l’association Amelior organise des marchés aux puces, dont les vendeurs sont tous biffins.

Une fois par mois, les biffins arrivent sous la halle de Montreuil et déballent ce qu’ils ont pu récupérer ici ou là. Bibelots, habits, chaussures, jouets, téléphones, ordinateurs portables et même télévisions. Le marché se garnit d’une multitude d’objets d’occasion, principalement sortis des poubelles ou destinés à être jetés. Biffins, chiffonniers, c’est le nom de celles et ceux qui, presque toujours par nécessité, redonnent vie à ce qui était considéré comme des déchets avant leur passage. Ils sont environ 200 ici, mais seuls quelques-uns disposent d’un étal où présenter leurs marchandises. Tout ou presque est disposé au sol, sur des bâches plastique. Dans les travées, les langues se mélangent : on entend parler français, romani, chinois, arabe, des dialectes africains, etc., Des prises sont disponibles pour tester le matériel électrique et deux grosses enceintes assurent l’ambiance avec une musique tzigane, qui en fait danser certains et diffuse la bonne humeur chez beaucoup d’autres.

Obsolescence programmée : tous responsables

Des collants qui filent trop vite à l’ordinateur qui lâche dès la garantie expirée, les exemples d’objets du quotidien dont la durée de vie est scandaleusement faible sont légion. Pour lutter contre cette obsolescence organisée qui génère chaque année des tonnes de déchets évitables, fabricants, pouvoirs publics et consommateurs doivent prendre leurs responsabilités.

Cet automne, l’événement technologique et culturel fut la sortie de l’iPhone X. Reportages sur les files d’attente devant les magasins, témoignages des premiers clients, quelques enquêtes sur le succès commercial de la marque : difficile d’échapper au matraquage publicitaire qui se répète tous les ans, à chaque nouvelle version du smartphone le plus vendu au monde. Au point de commencer à faire saturer même les plus technophiles, en témoigne une tribune relayée par Le Monde : « Dix ans après la sortie du premier iPhone, la vraie “révolution” serait que des multinationales de l’électronique comme Apple produisent des smartphones socialement, écologiquement et fiscalement soutenables », écrivent les signataires (sociologues, chercheurs, associations environnementales, etc.).

Retour vers la consigne

En France, la culture du tout jetable a eu raison de la consigne. Mais face aux exigences environnementales et sous l’impulsion de collectivités locales débordées par les tonnes de déchets, elle refait aujourd’hui timidement surface. 

Enfouissement des déchets nucléaires : la folie des grandeurs

Enfouir à 490 mètres de profondeur 100.000 m³ de déchets qui concentrent à eux seuls plus de 99 % de la radioactivité de nos déchets nucléaires, miser sur une couche d’argile pour les confiner pendant des millions d’années et espérer que pendant ce laps de temps, aucun homme ne pénétrera dans cet endroit : voilà le pari de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans la Meuse.

La maison de Bure contre la poubelle nucléaire

À Bure, dans la Meuse, deux associations antinucléaires ont acheté une maison pour lutter contre l'installation du centre d’enfouissement des déchets nucléaires (Cigéo). Sa vocation est d'accueillir les militants de passage et de fournir une contre-information à celle de l'Andra (Agence Nationale de gestion des Déchets Radioactifs). Alors que les débats publics démarrent le 23 mai à Bure, et que les travaux d'enfouissement, hautement stratégiques pour l’État français, sont prévus pour 2019, la maison se prépare à monter en puissance.