Lutopik 7

Le chantier des aides à la presse

Critiqué depuis de longues années pour son inefficacité et son injustice, le système des aides à la presse est en pleine réforme. Pour le rendre plus crédible et réduire les coûts, le gouvernement envisage de supprimer la réduction du tarif postal pour les titres de divertissements, tandis que les aides directes seront plus accessibles aux publications qui contribuent au débat public.

Instaurées dès 1796 en France sous la forme d’un tarif postal privilégié, les aides publiques versées à la presse sont censées « favoriser la diffusion des idées et des faits pour mieux éclairer le citoyen dans ses choix politiques ». Aujourd’hui, leurs trois objectifs fixés par le ministère de la culture sont « le développement de la diffusion, la défense du pluralisme, et la modernisation et la diversification vers le multimédia des entreprises de presse ».

Info en continu : faire vite, faire court

BFM TV nous a proposé de suivre une de leurs équipes présentes au procès du Carlton de Lille. Nous voulions tenter de comprendre comment les journalistes de ces chaînes d’info en continu alimentaient leurs canaux avec des interventions qui durent souvent entre quarante secondes et une minute trente.

Ces médias libres qui résistent

Les médias libres diffusent une information différente et plus variée que celle proposée par la presse dominante. Ses atouts résident dans son indépendance et sa proximité avec les gens, mais cette liberté se paie souvent au prix de la précarité.

Si l’information est un combat, les médias sont des armes et certains préfèrent les difficultés du maquis au confort du journalisme de marché. Cette résistance aux médias dominants représente des centaines de journaux, de sites Internet, de radios ou de télés associatives. Tous différents dans la forme, le ton et le fond, ils ont au moins une caractéristique commune : l’indépendance financière. Ces médias peuvent se prétendre libres parce qu’ils ne sont pas soumis aux pressions des grands patrons de presse et des annonceurs. Ils appartiennent à ceux qui les fabriquent et vivent grâce à ceux qui les lisent ou les soutiennent.

Herboriste : un métier à risques

Officiellement, les herboristes n’existent pas. Depuis 1941, date de la suppression du diplôme, la profession est entrée dans un vide juridique. L’Ordre des pharmaciens veille jalousement sur son monopole de commercialisation des plantes médicinales et attaque régulièrement en justice celles et ceux qui tentent d’empiéter sur ses plates-bandes, quand bien même ils sont titulaires d’un diplôme de pharmacien.  

« Les journalistes produisent une banlieue hors-sol »

Interview - Jérôme Berthaut est sociologue des médias et auteur de La banlieue du « 20 heures » (éditions Agone, 2013). Ce livre est le résultat de plusieurs années passées en immersion au sein de la rédaction de France 2, afin de faire l’« ethnographie de la production d’un lieu commun journalistique » : le mauvais traitement de la banlieue dans les médias. Cet entretien a été réalisé en complément de l'article "La Révolte de la Villeneuve", tous deux parus dans notre dossier médias du numéro 7.

La révolte de la Villeneuve

En septembre 2013, un énième reportage stigmatisant le quartier grenoblois de La Villeneuve provoque la colère des habitants qui attaquent France 2 en justice pour diffamation. Une première dans la longue histoire des relations tendues entre banlieues et médias. 

Edito #7 et sommaire

 Six mois se sont écoulés depuis notre dernier numéro et nous nous excusons auprès de nos abonnés et nos lecteurs qui espéraient retrouver notre journal au printemps… Nous avons reçu des courriers de soutien et des propositions d’aides après notre petit mot d’explication, nous remercions tous ceux qui ont pris le temps de nous répondre !

Ces six mois nous ont permis de réfléchir à l’avenir de Lutopik, qui s’efforcera de conserver un rythme de publication trimestriel. Nous parvenons à renforcer notre fonctionnement collectif, et nous avons toujours plus d’abonnés. S’il nous reste encore quelques petits problèmes à régler, nous avons toujours l’envie de continuer ! En mai, nous nous sommes rendus aux Rencontres des médias libres, une coordination qui regroupe plus de cinquante télés, radios, journaux et sites Internet, et dont nous faisons partie. Une des revendications de la coordination est la création d’un fonds de soutien pour les médias à but non lucratif, qui accomplissent une mission d’utilité publique avec des moyens très limités.