Education

Enfants du Voyage, les routes de l'école

Si les voyages sont riches d’enseignements, l’itinérance rend souvent la scolarisation complexe. Difficile en effet de suivre le fil des cours lorsque l’on change d’école plusieurs fois par an, voire plusieurs fois par mois. Et pour les enfants dont les parents n’ont eux-mêmes pas été à l’école, la situation se complique encore un peu plus. 

Compagnons du collectif

Découvrir une autre organisation du travail à travers plusieurs structures, tel est l’objectif du compagnonnage mis en place depuis 1997 par le Réseau d’échanges et de Pratiques Alternatives et Solidaires (REPAS). Durant plusieurs mois, les compagnons expérimentent la vie en groupe et l’autogestion collective.

Faire l’école à la maison

education.jpgL’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est. Lorsque les enfants ou les parents n’y trouvent pas leur compte, il y a une solution : faire l’école à la maison. 

Pour les parents qui choisissent de faire l’école à la maison, il s’agit le plus souvent de respecter le rythme de l’enfant ou de le soustraire à une institution dans laquelle il a rencontré des problèmes. Mais on trouve aussi des parents qui estiment que l’école n’est pas assez rigoureuse, des familles qui voyagent ou qui habitent loin d’une école, des motivations religieuses, des enfants handicapés qui n’ont pas pu obtenir de place dans un établissement, etc.

Rendez-vous manqués avec l’éducation populaire

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Malgré quelques tentatives, l’éducation populaire n’est jamais vraiment parvenue à trouver sa place. Pendant la Révolution française, Condorcet considérait que l'instruction ne devait pas « abandonner les individus au moment où ils sortent des écoles », mais « embrasser le système tout entier des connaissances humaines et assurer aux hommes, dans tous les âges de la vie, la facilité de conserver leurs connaissances et d'en acquérir de nouvelles ». Après notre article "panser l'éducation populaire", voici une brève histoire de l'éduc pop.

L’idéal d’une éducation permanente se heurte après la Révolution française aux catholiques et aux conservateurs, inquiets de la diffusion des idées des Lumières et de la montée du socialisme. L’Église bataille pour conserver son influence sur l’instruction et la loi Falloux de 1850 renforce son contrôle. Des cours de morale et de religion font leur apparition à l’école.

L'école de la bienveillance

srabhi.jpgApprentissage de la vie en groupe, initiation aux arts, respect du rythme de l’enfant… la Ferme des enfants offre depuis 15 ans à ses élèves un cadre idéal pour grandir sereinement, apprendre avec plaisir et devenir un adulte responsable et engagé.

Sur une colline ardéchoise, en bordure des Cévennes, se niche le Hameau des buis hébergeant une vingtaine d’habitants, en majorité des retraités. Au cœur de cet éco-village, la Ferme des enfants accueille 71 écoliers de la maternelle au collège. Sophie Rabhi l’a créée en 1999, pour expérimenter une « école de la bienveillance ». Aujourd’hui, ce lieu intergénérationnel attire de nombreuses familles en quête de convivialité, de sobriété heureuse et d’une éducation porteuse de valeurs qui sont les leurs.  

Le LAP: un lycée en autogestion

03_lutopik.gifÊtre acteur de sa formation et voir dans le lycée autre chose qu’une fabrique à bacheliers : tel est l’esprit du LAP, le lycée autogéré de Paris. Dans cet établissement public, toutes les décisions sont votées par les élèves et les professeurs, chacun possédant une voix.

Guy Dreux : « L’école est au service du capitalisme »

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Guy Dreux est enseignant de sciences économiques, membre de l’Institut de recherches de la FSU (Fédération syndicale unitaire de l’enseignement, de la recherche et de la culture) et co-auteur de La nouvelle école capitaliste sortie en 2011 aux éditions de La Découverte. Il nous explique comment l'école est devenue un outil au service du capitalisme, encourageant l'enseignement de « savoirs utiles » aux détriments d'un bagage culturel commun.

Qu’appelez-vous la nouvelle école capitaliste ? Qu’est-ce qui la caractérise ?

La nouvelle économie capitaliste fait référence au livre de Beaudelot et Establet publié en 1971 : L’école capitaliste en France. Dans cet ouvrage, les deux sociologues expliquaient que l’école de leur époque fonctionnait à la sélection et que cette sélection reposait sur la division du travail. Pour schématiser, le capitalisme avait besoin de 25 % de cadres et 75 % d’ouvriers et l’école y répondait en instituant deux filières : le primaire/professionnel et le secondaire/supérieur. Leurs travaux interrogeaient le fonctionnement de l’école dans le cadre d’une sociologie générale. C’est cette méthodologie que nous avons choisie de reprendre pour étudier l’école d’aujourd’hui.

Panser l’éducation populaire

lepage.gifDéfinie comme un apprentissage tout au long de la vie, l’éducation populaire devrait être au cœur de toute société démocratique en aiguisant la conscience politique de chaque individu. Malheureusement un peu oubliée, elle réapparait aujourd'hui avec des personnes qui se réapproprient le concept.

L’éducation populaire repose sur le partage de savoirs entre plusieurs personnes. Il s’agit de créer de l’intelligence collective, ce qui peut prendre une multitude de formes et concerner tous les domaines : l’échange de recettes de tartes au fromage, un cours d’histoire sur la Commune de Paris, des individus qui partagent leur expérience à propos du système de santé... L’éducation populaire, c’est la garantie que chacun puisse tout au long de sa vie améliorer ses connaissances sur le fonctionnement du monde.

A l'école Vitruve, l’apprentissage du collectif

vitruve1web.gifDans le 20ème arrondissement de Paris, il existe depuis 50 ans une école primaire publique qui cultive l’esprit collectif. Sans directeur, elle fonctionne grâce à une équipe d’instits soucieux d’enseigner aux enfants le vivre ensemble autant que la lecture. 

À l’école primaire Vitruve, ce sont les enfants qui font visiter les lieux. A mon arrivée, je suis prise en charge par deux élèves qui m’entrainent dans les couloirs, me présentent dans chaque classe, m’expliquent le fonctionnement du self... La première chose que l’on remarque, ce sont les dizaines d’affiches scotchées sur tous les murs. Les plus vieilles datent de 50 ans, les plus récentes de la veille. Elles annoncent des brocantes, des fêtes, listent des groupes, etc.