Sur les traces de l'oignon de Tarassac

medium_oignon (640x427).jpgAvec passion et obstination, Yves Giraud a sauvé cet oignon originaire de l'Hérault. Si la disparition de l'oignon de Tarassac n'aurait sans doute pas ému grand monde, la perte d'un légume adapté à son terroir depuis des générations aurait été un signe de plus de l'érosion de la biodiversité.

Depuis un siècle des milliers de variétés potagères ont disparu, et cela aurait pu être le cas de l'oignon de Tarassac. Il n'était plus cultivé que par de rares jardiniers et sans l'intervention d'Yves Giraud, il serait probablement bientôt sorti de la mémoire locale. Une sélection de plusieurs siècles l'avait pourtant adapté à ce petit coin de l'Hérault, où il pousse plutôt gros, un peu aplati, avec une saveur mi-douce.

Le GNIS, un groupement tout-puissant

Le Groupement national interprofessionnel des semences est un organisme à la fois professionnel et officiel, placé sous tutelle du ministère de l’Agriculture. Il veille aux intérêts des grosses entreprises du secteur, participe à l’élaboration des lois qui régissent le commerce des graines et surveille leur application. Un triple rôle propice aux conflits d’intérêts.

Créé sous Vichy en 1941, le Groupement national interprofessionnel des semences et des plants (GNIS) est chargé « d’organiser la production et la commercialisation des semences et plants ». En 1962, ses pouvoirs sont élargis avec la création en son sein du SOC, le Service officiel de contrôle. Il a pour mission de contrôler la qualité et de certifier les semences. Il répond à une demande du ministère de l’Agriculture, qui « voulait rendre obligatoire le contrôle des semences par une entité indépendante », explique François Burgaud, directeur des relations extérieures du GNIS.

Bio, blanc, rouge : l’extrême-droite à l'assaut de l’agriculture biologique

Depuis plusieurs années, des mouvements d’extrême droite créent des potagers, des associations bio ou des maisons vertes. Sous couvert de discours antimondialistes, ces projets en apparence sympathiques sèment des principes beaucoup moins louables. Cette petite enquête lève le voile sur ces communautés aussi discrètes qu’inquiétantes.

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La réglementation floue du commerce des semences

Legisweb1.gifLa législation française et européenne sur les semences agricoles est complexe, dispersée et peu claire. Si l'on peut, heureusement, encore semer n'importe quelle variété dans son jardin, il est en revanche interdit de vendre des graines d'une variété non inscrite au Catalogue officiel. Alors que Kokopelli a été condamné pour ces motifs, le Réseau Semences Paysannes mise sur plusieurs exceptions pour sortir de ce cadre législatif contraignant.

Les paysans dépossédés de leurs graines

Web_Une_Dossier.gifLes variétés paysannes, sélectionnées par les agriculteurs depuis la nuit des temps, sont aujourd’hui menacées d’extinction. En un siècle, 75 % de la biodiversité cultivée a disparu et les paysans ont perdu leur autonomie semencière. Cette situation est le résultat d'un siècle de politique agricole en faveur de l'agriculture intensive.

Jusqu’à récemment, et depuis 10.000 ans, les semences étaient produites dans les champs des paysans. En sélectionnant les plus belles plantes ou celles qui correspondaient le mieux à l’usage qu’ils voulaient en faire, les agriculteurs ont créé et développé au fil des siècles des milliers de variétés. Une biodiversité qui permettait de limiter les pertes en cas de maladies ou de rigueurs climatiques et de disposer de plantes adaptées aux territoires sur lesquels elles étaient cultivées. Les semences n’étaient pas une marchandise, elles s’échangeaient. Mais depuis un siècle, 75 % des variétés cultivées ont disparu, estime la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). On trouve partout les mêmes tomates, les mêmes blés et les mêmes pommes de terre aux goûts, aux formes et aux calibres uniformisés. Parce que leur culture a été arrêtée, des milliers de légumes ont disparu. 

Edito #2

Lutopik2_V37-page001.jpegVous retrouverez dans notre deuxième numéro un dossier consacré à la source de toute vie végétale, les semences. L'idée de ce dossier germait depuis quelque temps déjà lorsque nous avons appris que quatre maraîchers avaient été menacés d'amendes lors d’un contrôle de la répression des fraudes sur un marché en Ariège. Vendaient-ils des légumes dangereux ? Étaient-ce des plants génétiquement modifiés ? Non, rien de bien grave. Ils ne possédaient simplement pas leur carte du GNIS, le Groupement National Interprofessionnel des Semences, et leurs plants n’étaient pas des variétés inscrites au catalogue officiel.

Dijon : potagers contre écoquartier aux Lentillères

jardinilentille.gifLa mairie de Dijon veut détruire 7 ha d'anciennes terres maraîchères pour construire un écoquartier, un paradoxe pour la ville qui s’est engagée à favoriser l'agriculture de proximité. Pour préserver la dernière portion de ceinture verte de Dijon, la résistance s'organise au quartier libre des Lentillères, où des terres sont occupées depuis 2010. Aujourd'hui, 2 ha sont cultivés dans ce lieu qui commence à ressembler à un petit village. Agriculture bio, convivialité, partages, rencontres… Les habitants et les jardiniers ont su créer ici un bien joli quartier, loin du projet bétonné voulu par la mairie.

Le revenu de base, une mesure pour réduire les inégalités ?

Tout travail mérite salaire, dit-on. Mais tout salaire doit-il être rattaché à un travail ? L’existence même ne justifie-t-elle pas le droit à un revenu qui permette d’assurer ses besoins essentiels ? C’est ce que défendent les partisans d’un revenu de base, un revenu qui serait versé à tous sans conditions de ressources ni contrepartie. Au-delà du débat de chiffres sur son financement, cette proposition interroge sur notre rapport au travail et le rôle de chacun dans la société.

Pour 3,6 millions d’euros, le Rhône autorise un projet de carrière dans le Beaujolais Vert

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Dans le Rhône, le cimentier Vicat et le Conseil général ont signé en mars dernier un compromis de vente de 83 ha de forêt pour y installer une carrière de granulats. Malgré les efforts pour ne pas médiatiser cette opération juteuse pour le département, le projet a été découvert et la résistance s’organise.

Bricolage politique au squat du Transfo

Transfo_Eol.gifAu Transfo, un squat parisien, quelques bricoleurs se sont lancés dans un défi de taille : créer de toutes pièces une éolienne. L’objectif est avant tout de se réapproprier des connaissances techniques et pratiques, de travailler en collectif et de revendiquer une forme d’autonomie, que ce soit dans la conception de l’engin ou en matière de consommation électrique.

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